Table ronde : "Crise migratoire mondiale et actions concrètes locales"
En France, les besoins d’accueil des populations primo-arrivantes ont doublé en dix ans. Pour autant, la France est loin d’être la première destination de l’asile, les flux migratoires se concentrant davantage dans les pays frontaliers du départ. La protection internationale est majoritairement accordée pour motif politique, quand une poignée de dictateurs poussent des millions d’êtres humains sur les routes du monde. Par ailleurs et comme le souligne un certain nombre d’études prospectives, ce qu’on peut qualifier de crise migratoire ne manquera pas de s'intensifier avec les effets du dérèglement climatique.
Pour assurer l’accueil digne des personnes, il importe de comprendre quelles sont les difficultés éprouvées au travers du parcours d’intégration : barrière de la langue, non-équivalence des diplômes, impossible accès au logement, choc culturel, démarches administratives lentes et fastidieuses... Lorsque la Déclaration des Droits de l’Homme invoque l’accueil inconditionnel, la convention de Genève garantie la souveraineté des états. On peut donc douter que les solutions adéquates pour assurer l’asile puissent être purement étatiques.
Aussi, les initiatives au sein de la société civile divergent-elles parfois. Est-il possible de s’engager au risque de déresponsabiliser l’état ? Les plaidoyers peuvent-ils avoir un impact réel dans cette responsabilisation ? Quelles solutions peuvent-être dessinées à l’heure où ⅕ des français souffre de la crise du mal-logement ? L’urgence humaine suffit-elle à justifier des initiatives qui pourraient être qualifiées de “pansement” ? Les sociétés commerciales ont-elles un rôle à construire dans le paysage de l’hospitalité ? Les transitions écologiques et sociales peuvent-elles être menées de front ?